Le Grand Chalon soutient l’inclusion des enfants en situation de handicap

Depuis septembre 2023, l’organisme de formation FormApi Chalon expérimente une formation spécifique pour les Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH). Soutenu par l’agglomération du Grand Chalon dans le cadre du Contrat de ville, ce dispositif expérimental vise à renforcer l’attractivité du métier d’AESH alors que le territoire, comme le reste du pays, est confronté à une pénurie inquiétante d’animateurs diplômés dans les structures d’accueil collectifs.  

Une formation spécifique unique en France 

La France compte 136 000 Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH) en activité dans les établissements scolaires, de la maternelle au lycée. Cependant, bien que le nombre d’AESH ait augmenté de 42 % depuis 2017, il demeure trop bas pour répondre aux besoins actuels des collectivités locales. 

Pour pallier le manque d’attractivité du métier et assurer l’inclusion des élèves en situation de handicap dans les établissements scolaires, les services de la Direction Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (DRAJES) de Bourgogne-Franche-Comté ont fait appel à l’organisme de formation locale FormApi Chalon pour expérimenter l’ouverture d’une formation certifiante au métier de l’animation. Son nom : le Certificat Professionnel de la Jeunesse, et l’Éducation Populaire et du Sport – mention Animateur d’Activités et de Vie Quotidienne (CP JEPS-AAVQ). 

Cette formation est spécifiquement adaptée aux AESH afin de permettre leur intervention dans d’autres structures d’accueil que les établissements scolaires, au-delà de leur temps scolaire habituel, et auprès d’un public plus large. 

Une expérimentation fructueuse grâce à la mobilisation locale 
 
Le dispositif est financé, pour cette première année d’expérimentation, par le Contrat de Ville du Grand Chalon et Le service Vie scolaire de la Ville de Chalon-sur-Saône pour la partie de mise en situation professionnelle, quant à la formation, elle est dispensée par FormApi Chalon. 
 
Le coût de la formation s’élève à 37 820 €. Il est pris en charge à hauteur de 34 820 € par le Grand Chalon et 3000 € par l’Éducation nationale. 
 
La mobilisation du service de la Vie scolaire de la Ville de Chalon-sur-Saône permet d’assurer la partie “mise en situation” dans les établissements d’accueil identifiés.  

Un objectif fort

Pour Sébastien Martin, Président du Grand Chalon, “cette formation est le fruit du bon sens” et son objectif s’articule autour de deux enjeux : 

• Renforcer l’attractivité du métier d’AESH par la revalorisation de leur rémunération à hauteur du SMIC, grâce au complément d’emploi rendu possible par des interventions en dehors du temps scolaire (périscolaires, méridiens, extrascolaires) et par la reconnaissance de leurs compétences grâce à l’obtention d’une formation certifiante reconnue dans le secteur de l’animation. 
• Favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap sur l’ensemble des temps d’intervention de ces professionnels. 

Le déroulé de la formation

D’une durée de 11 mois, de septembre 2023 à juillet 2024, et en alternance, la formation s’adresse aux AESH dotés d’un an d’expérience. 

Pour cette première année, le centre a accueilli huit AESH qui suivent un programme mêlant théorie et pratique : 280 heures sont consacrées à la théorie, et 140 heures, soient quatre semaines à raison d’une semaine pendant chaque vacance scolaire, correspondent à une mise en situation professionnelle au sein d’une structure d’accueil sur un temps périscolaire, méridien et extrascolaire. 

Tous les mercredis après-midi, les AESH en formation se retrouvent dans les locaux de FormApi. Leur formatrice, Barbara Arnoult, les assiste dans la mise en œuvre d’animations visant différents publics tels que les enfants, les familles, les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées. Leur formation s’articule ainsi autour de quatre thématiques :  participer au projet et à la vie de la structure, animer les temps de vie quotidienne du groupe, concevoir des activités en direction du groupe et animer des activités.

“Je m’attelle surtout à leur parler de tout ce qui fait qu’un centre de loisir fonctionne, au niveau de la réglementation et de la sécurité, car étant donné qu’elles travaillent déjà avec des enfants, elles savent déjà mettre un atelier en place. Je m’attache aussi à ce qu’elles sachent vraiment faire la différence entre le monde de l’Éducation nationale, dans lequel elles sont beaucoup avec les enseignants, et qui est très cadré, et le monde de l’Éducation populaire qui lui vise plus à proposer une expérience à un public. On n’est plus du tout comme à l’école, donc il faut vraiment apprendre à jongler entre ces deux mondes“, explique Barbara Arnoult, formatrice au centre depuis janvier.

Pour Noelle et Bouchra, AESH depuis une dizaine d’années, la formation leur permet de voir un aspect nouveau de l’accompagnement éducatif : “On n’a pas la même relation avec les enfants, c’est moins cadré que lorsque l’on est avec les instituteurs”, explique Bouchra. “Faire de l’animation est une expérience enrichissante et, de par notre métier, on a déjà l’habitude avec les enfants donc on aide aussi beaucoup les jeunes animateurs BAFA”, ajoute Noelle.

Grâce à leurs deux stages effectués dans des centres de loisirs pendant les vacances de la Toussaint et en février, elles ont également pu mettre en pratique les ateliers qu’elles préparent en classe les mercredis après-midi et qu’elles devront ensuite présenter devant un jury pour décrocher leur diplôme.